L'indécence sordide autour de la disparition de Ray's Kim.

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Police ::

L'émoi suscité par la perte prématurée de Ray's Kim, artiste tchadien au talent reconnu, s'est tristement mué en un théâtre d'affairisme et de controverses d'une rare indécence. Alors que la nation pleure un de ses fils, des pratiques mercantiles et une instrumentalisation du deuil ont jeté une ombre nauséabonde sur l'hommage dû à sa mémoire. Il est impératif de dénoncer avec la plus grande fermeté ces agissements qui trahissent l'esprit de solidarité et de respect. L'élan initial de compassion, matérialisé par des appels aux dons et des cagnottes, censés soutenir la famille de l'artiste dans l'épreuve, s'est rapidement teinté d'une ambiguïté troublante. L'opacité entourant la gestion de ces fonds, la multiplicité des initiatives lancées par des entités et individus parfois sans lien avéré avec les ayants droit, ont alimenté de légitimes suspicions.

Ce qui aurait dû être un geste de cœur, mû par la seule volonté d'alléger le fardeau des proches, s'est transformé en une véritable course aux subsides. L'absence de transparence et de reddition de comptes confère à ces démarches une dimension plus que douteuse, suscitant un profond sentiment de mépris face à l'exploitation de la douleur collective.

Plus choquante encore est l'exploitation commerciale directe du deuil, notamment à travers la promotion et la vente de t-shirts et autres produits dérivés à l'effigie de l'artiste. Voir la figure de Ray's Kim, à peine disparu, devenir un argument de vente, est une profanation insoutenable.

Cette commercialisation cynique et opportuniste du souvenir révèle un manque total d'éthique. Elle relègue la mémoire de l'homme et de son art au rang de simple marchandise, bafouant la solennité du moment. Cet empressement à capitaliser sur la tragédie dénote une bassesse morale qui ne saurait être passée sous silence. La peine et le recueillement devraient primer sur l'appât du gain, or, c'est l'inverse qui semble s'être produit, provoquant une indignation justifiée.

Face à cette dérive, où le deuil est monnayé et la mémoire salie par des intérêts bassement matériels, il est urgent de réclamer le retour à la dignité. L'œuvre de Ray's Kim mérite un hommage sincère et désintéressé, loin des calculs financiers et des polémiques stériles. Ces manœuvres jettent le discrédit non seulement sur les initiatives de soutien, mais aussi sur l'ensemble de la scène culturelle. La famille et les admirateurs méritent que cet artiste soit honoré avec le respect qui lui est dû, et non avec l'avidité qui entache son départ.

L'écho de cette tragédie résonne comme un amer rappel que, même dans la mort, l'humain n'est pas à l'abri de la cupidité la plus abjecte.

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