Vers une coalition africaine des minerais critiques pour un développement durable

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  • Le 10/09, après un sommet régional sur le climat, l’Union africaine a publié un projet de déclaration relatif à la création d’une « coalition de pays africains producteurs de minéraux essentiels afin de promouvoir une coopération régionale stratégique et durable, de soutenir la création de valeur ajoutée et la valorisation ». Selon le communiqué, cette initiative constituerait un « véhicule permettant d’exploiter les vastes richesses minières de l’Afrique pour un développement résilient au changement climatique ».[1]

 

  • Si le communiqué détaille peu les intentions de l’UA, on peut imaginer que la création d’un tel groupe de pays africains producteurs de minerais pourrait permettre de protéger collectivement leurs intérêts, fixer des barèmes de prix et des cadres normatifs communs etc.

 

  • Selon le FMI, l’Afrique subsaharienne abriterait environ 30% des réserves mondiales de minerais critiques parmi lesquels : le cobalt, le graphite, le lithium, l’uranium etc. Ces richesses minières, stratégiques pour la transition énergétique, attirent les puissances étrangères, au premier rang desquelles la Chine. Ces dernières années, Pékin a « multiplié les investissements dans les mines de cobalt en RDC, de bauxite en Guinée, de lithium au Zimbabwe et au Mali, imposant souvent des règles d’exportation locales pour forcer l’implantation d’unités de raffinage »[2] selon l’organisation multimédia indépendante Projet Afrique Chine.

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  • « Selon un rapport publié le 20 janvier 2025 par le think tank indépendant africain, Africa Policy Research institute (APRI) intitulé ‘’Mapping Africa’s Green Mineral Partnerships’’, les 65 accords de coopération dans le domaine de l’exploitation des minerais critiques signés entre les pays africains et les puissances mondiales les plus actives dans le secteur démontrent que la Chine arrive en tête du classement des pays ayant signé ces accords. Elle est talonnée par l’Inde, la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Japon et la Russie…Dans ce classement, l’Union européenne occupe la huitième place ».[3]

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  • La Chine dispose d’un quasi-monopole sur la chaîne de valeur des minerais critiques. Elle a sécurisé ses accès en obtenant des permis d’extraction, et traite elle-même les ressources qu’elle fait exporter en Chine.

​​​​ Si de nombreux pays africains ont adopté des codes miniers interdisant l’exportation des minerais non transformés, le manque d’infrastructures, de ressources humaines formées etc. leur application demeure variable. Un tel système interroge sur les retombées économiques des industries extractives pour les populations locales, et alimente l’instabilité économique et sociale.

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