Alhak Hebdo : Entre Autoritarisme, Deuil Bafoué et Revirements Financiers

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Police ::

La semaine écoulée au Tchad a été un cocktail explosif où la tension politique, la douleur populaire et les impératifs financiers se sont entrechoqués avec une brutalité glaçante.

GCAP : L'opposition jette l'éponge face à l'étau autoritaire

Le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), figure de proue de l'opposition démocratique, a claqué la porte, annonçant sa mise en retrait à partir du 31 octobre. Motif ? L'espace politique se rétrécit comme peau de chagrin, les libertés publiques sont piétinées avec une arrogance déconcertante. Le Progrès souligne qu'il s'agit d'un "acte de protestation pacifique" face à la dérive autoritaire du régime. L'Observateur, lui, dénonce avec véhémence la "révision technique" de la Constitution, y voyant le coup de grâce d'un projet de confiscation du pouvoir. L'opposition, exsangue, se retire, laissant le champ libre à un pouvoir qui ne semble plus se soucier des apparences démocratiques.

Ray's Kim : Un deuil profané, une popularité qui fait trembler

La mort de Ray's Kim, artiste engagé et porte-parole des Transformateurs, a plongé le Tchad dans le deuil. Mais même la mort n'a pas apaisé la paranoïa du pouvoir. Les obsèques, transformées en une véritable démonstration de force populaire, ont été brutalement interrompues par les forces de l'ordre, qui ont n'ont pas hésité à lancer des grenades lacrymogènes au milieu de la foule endeuillée. "Même mort, le Guerrier fait peur", lâche L'Observateur, tandis que N'Djaména Hebdo titre, glaçant : "Un cadavre effraie le pouvoir". Le message est clair : la popularité posthume de Ray's Kim est une épine dans le pied du régime, qui craint plus que jamais de perdre le contrôle.

African Parks Network : Le Tchad plie l'échine face à l'UE

Le feuilleton de la rupture puis de la réconciliation entre le gouvernement tchadien et l'ONG African Parks Network (APN) a viré au grotesque. Après avoir dénoncé la recrudescence du braconnage et le manque d'investissements communautaires, le ministre de l'Environnement a fait volte-face en quelques jours, sous la pression de l'Union européenne, principal bailleur de fonds. "Il a eu chaud", ironise Le Visionnaire, soulignant que c'est la menace de suspension des subventions européennes qui a fait reculer le ministre. N'Djaména Hebdo, plus acerbe, résume la situation : "entre survie financière et souveraineté institutionnelle". Le Tchad, étranglé financièrement, a dû avaler sa fierté et renoncer à sa souveraineté pour ne pas perdre une manne financière vitale. Une leçon amère : au Tchad, les impératifs financiers semblent toujours l'emporter sur les principes.

Cette semaine, le Tchad a montré un visage sombre, marqué par la répression politique, le deuil bafoué et la dépendance financière. Un cocktail amer qui laisse planer de lourds nuages sur l'avenir du pays.

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