N’Djamena, 29 août 2025. L’Union européenne (UE) renforce sa réponse à la flambée de choléra qui touche l’Est du Tchad en allouant 1,35 million d’euros d’aide d’urgence. Cette enveloppe porte le total de l’aide humanitaire européenne au Tchad à 77,85 millions d’euros depuis le début de l’année.
Selon les autorités humanitaires, l’épidémie a été détectée en juillet 2025 au camp de réfugiés de Dougui (province du Ouaddaï), qui abrite environ 20 000 personnes. Le choléra s’est depuis propagé au-delà du camp, atteignant d’autres sites de réfugiés et des villages environnants. La situation est aggravée par la saison des pluies, qui dégrade l’assainissement et accroît les risques de transmission.
Les fonds européens viendront soutenir les partenaires déjà déployés sur le terrain, notamment International Medical Corps (IMC), l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’International Rescue Committee (IRC). L’appui couvrira des mesures vitales : installation de Centres et d’Unités de traitement du choléra (CTC/CTU), fourniture de médicaments et matériels médicaux essentiels, ainsi que l’amélioration des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement (WASH) pour sécuriser les conditions de vie et endiguer la transmission.
« Le choléra tue vite, mais avec la bonne réponse, on peut l’arrêter tout aussi vite », a déclaré Laurent De Ruyt, chef par intérim du bureau Aide humanitaire de l’UE, depuis Adré. « Nous travaillons aux côtés de nos partenaires pour sauver des vies et empêcher la maladie de se propager davantage dans des communautés déjà durement éprouvées par la violence, les déplacements et la précarité. »
Les évaluations récentes à Dougui ont mis en évidence des défis critiques : accès insuffisant à l’eau potable et latrines débordantes affectant des milliers de personnes. Dans ce contexte, l’intervention rapide vise à réduire la mortalité, freiner les nouvelles infections et stabiliser la situation sanitaire locale.
Cette crise s’inscrit dans une urgence humanitaire plus large au Tchad, dont le système de santé est sous forte pression depuis l’arrivée de près de 1,2 million de personnes fuyant le conflit au Soudan depuis avril 2023, alors même que l’aide internationale demeure limitée.
